dimanche 15 avril 2012
Le vendredi 6 avril avait lieu au Génocentre d’Evry (91) les premières rencontres nationales Adoption & Homoparentalité. Au vu de l’actualité récente liée au refus d’accorder des congés naissance à une collègue lesbienne, il était impératif pour Flag ! d’être présent à ce rendez-vous pour répondre au mieux aux attentes de ses adhérents et adhérentes, […]
Le vendredi 6 avril avait lieu au Génocentre d’Evry (91) les premières rencontres nationales Adoption & Homoparentalité.
Au vu de l’actualité récente liée au refus d’accorder des congés naissance à une collègue lesbienne, il était impératif pour Flag ! d’être présent à ce rendez-vous pour répondre au mieux aux attentes de ses adhérents et adhérentes, et dans sa réflexion sur tous les enjeux liés à la parentalité pour les couples homosexuels.
Outre Flag !, plus de 400 personnes venant de 80 départements français représentatifs d’un grand nombre d’acteurs du secteur social (éducateur), administratif (agrément pour l’adoption), législatif (avocat, tribunaux), des associations LGBT et des représentants politiques étaient présents afin de débattre et agir ensemble en faveur de l’égalité réelle entre les citoyens.
Les intervenants présents ont confronté leurs analyses et témoignages autour de quatre thèmes.
– Grandir dans une famille homoparentale : Quel effet sur l’enfant ?
– Désir d’enfants et d’adoption chez les personnes homosexuelles.
– Une société en mutation et l’adoption du droit en France et à l’étranger.
– Etat des lieux et bonnes pratiques tout au long du processus de l’agrément à l’adoption.
Ces débats, entrecoupés de temps de paroles, ont été animés par Monsieur Vincent EDIN, journaliste spécialiste des questions sociales et médico-sociales entouré, entre autre, de Jérôme GUEDJ, Président du Conseil Général de l’Essonne, Silvan AGIUS, responsable stratégique de ILGA Europe, Martine GROSS, Ingénieur de recherche en sciences sociales au CNRS, Caroline MECARY, avocate au Barreau de Paris, Serge PORTOLLI, Vice-président au tribunal de Paris, Stéphane NADAUD, pédopsychiatre et de Marie-Claude PICARDAT, co-présidente de l’association des parents et futurs parents gays et lesbiens-APGL
Face à ce déni d’une réalité sociale dans la société française et malgré l’opinion favorable à 31% de l’adoption par un couple de même sexe, les autorités s’autorisent à interdire à des personnes homosexuelles à élever un enfant. Il est donc de notre devoir de combattre cette discrimination incompatible avec notre pacs républicain.
Il faut briser les idées préconçues, les tabous et les peurs qui souvent comparent les pères homosexuels à des pédophiles et les mères lesbiennes comme « des mecs », donc forcément incapables d’avoir l’attention maternelle nécessaire requise.
Le bilan de 40 ans d’études et de recherches, avec plus de 700 publications recensées géographiquement, démontre une absence de différence entre les enfants de couples de même sexe et de sexe opposé.
Les questions d’homoparentalité relèvent des droits humains sur le désir d’enfants, désir universel, les lesbiennes et les gay ont aujourd’hui cessé de vivre cachés, et se mobilisent pour que ce désir naturel devienne un droit.
D’ailleurs la loi ne précise rien sur les célibataires désireux d’adopter, pourtant il s’avère que quasiment toutes et tous ont caché leur orientation sexuelle pour obtenir un agrément à l’adoption.
Vis-à-vis de la loi, deux femmes ne peuvent toujours pas être reconnues comme les mères de l’enfant, étant encore précisé dans celle-ci qu’une affiliation ne peut faire apparaître qu’une mère.
Alors que les normes sociales sont favorables à un système valorisant l’hétérosexualité, la notion élargie de la famille doit donc être défendue, et ce, sans distinction entre les couples de même sexe ou non, bannissant de fait le lien avec la notion de « père » au sens biologique du terme. Il est impératif aujourd’hui d’instaurer le remplacement de ces intitulés actuels par « parent social » ou tout simplement comme « parent » dès lors que l’éducation de l’enfant et l’amour portés à celui-ci sont assurés.
Au vu des milliers d’enfants élevés dans une famille homoparentale, il apparait alors que ce problème n’est pas vraiment un problème de loi mais simplement une question politique.
L’APGL est revenue longuement sur les problèmes rencontrés dans le milieu professionnel liés aux congés des couples qui ne peuvent prétendre légalement aux congés naissance, au rapprochement entre conjoint, ou simplement prendre leurs vacances en même temps, soulignant l’avancée majeure sur le congé de parentalité pour les couples homoparentaux obtenue par l’association HOMOSPHERE (du groupe SFR).
Flag ! a pris la parole soulignant que ces avancées magnifiques peuvent être remises en question simplement du jour au lendemain, balayant de ce fait des années de jurisprudence tant que les textes ne seront pas officiellement changés.
J’ai rappelé à l’assistance que l’association a fortement réagi après que le ministère de l’intérieur ait légitimé un refus de congés naissance sous prétexte que ce droit n’entre pas dans les cas prévus officiellement dans notre Règlement Général d’Emploi, remettant alors en cause la jurisprudence instaurée jusqu’alors.
J’ai souligné l’important soutien du collectif HOMOBOULOT sur ce sujet et le travail commun réalisé pour alerter et sensibiliser les pouvoirs publics (ministre de la Fonction Publique, ministre du Travail et Ministre de la Santé) et le Défenseur des droits sur cette discrimination.
Flag ! a également interpellé la salle sur la revendication que nous portons auprès de notre ministère sur le besoin de formation des effectifs de police liés aux discriminations homophobes et de surcroit à l’accueil des couples homoparentaux lorsque peuvent survenir des problèmes de gardes d’enfants ou de différents familiaux.
J’ai précisé que le terme « différents familiaux » est utilisé lors de prise de main courante dès que la ou le requérant s’annonce en temps que couple de même sexe ou non.
La journée s’est terminée par l’intervention de plusieurs personnalités comme Madame Maud OLIVIER chargée de la lutte contre les discriminations et de la promotion de l’égalité, et de Clair-Lise CAMPION chargée de l’enfance et de la famille autour d’un échange entre les intervenants et les personnalités.
Dans cet engagement fort de combattre les discriminations liées aux couples homoparentaux Flag ! porte haut et fort sa volonté de faire évoluer les mentalités, lever les tabous et sortir de l’hypocrisie en faisant évoluer les droits accordés aux couples de gays et de lesbiennes notamment dans la police nationale, municipales et dans la gendarmerie nationale.